Le Charme discret de l’intestin

Une visite guidée pleine d'humour au sein de notre système digestif pour comprendre le rôle fondamental de notre "deuxième cerveau" sur notre bien-être global.

Résumé : Le Charme discret de l’intestin

Le livre « Le Charme discret de l’intestin : Tout sur un organe mal aimé », écrit par Giulia Enders, une jeune doctorante en médecine passionnée de gastroentérologie, et illustré par sa sœur Jill Enders, graphiste, vise à démystifier l’intestin et à rendre accessibles les dernières découvertes scientifiques sur son rôle crucial pour notre bien-être [1-4]. L’objectif est d’ouvrir la science au grand public, en répondant à des questions concrètes sur le fonctionnement intestinal et en proposant des connaissances pour améliorer le quotidien [4, 5].

Concepts Clés et Informations Détaillées :

1. L’Intestin : Le « Deuxième Cerveau »

  • Giulia Enders plaide pour une reconsidération de l’intestin, souvent négligé, le qualifiant de « deuxième cerveau » en raison de la complexité et de la diversité de ses nerfs et messagers chimiques, comparable à celle du cerveau lui-même [1, 6].
  • Ce « deuxième cerveau » est impliqué dans des aspects fondamentaux de notre bien-être, allant du surpoids et de la dépression au diabète et aux maladies de peau [1].
  • L’intestin envoie des signaux au cerveau, informant par exemple du niveau d’alcoolémie, de ballonnements, ou de la présence d’agents pathogènes [7]. Il peut aussi influencer la fatigue, le manque d’appétit ou les coliques en cas de stress prolongé [8].

2. Visite Guidée du Tube Digestif

Le livre propose un parcours détaillé et humoristique du système digestif :

  • La Bouche : Elle contient les muscles les plus puissants (mâchoire) et agiles (langue) du corps humain, ainsi que l’émail, le matériau le plus dur que nous puissions fabriquer. La pression exercée par la mâchoire peut atteindre 80 kg [9].
  • Le Pharynx et les Amygdales : Le pharynx est ceint d’un anneau de tissu lymphoïde (anneau de Waldeyer) qui joue un rôle déterminant dans le système immunitaire, testant les substances étrangères ingérées [10, 11].
  • L’Œsophage : Ses fibres musculaires spiralées lui permettent de se mouvoir. Se tenir droit après un repas peut aider à lutter contre le reflux acide, car cela étire l’œsophage et améliore sa fermeture [12, 13].
  • L’Estomac : C’est un organe très extensible, capable d’accueillir jusqu’à un kilo de nourriture. Cependant, des émotions comme le stress ou la peur peuvent nuire à sa dilatation, entraînant une sensation de satiété plus rapide ou d’écœurement [14].
  • L’Intestin Grêle : Long de trois à six mètres, il se plie pour offrir une surface digestive énorme, cent fois supérieure à celle de l’épiderme, atteignant l’équivalent d’environ sept kilomètres si l’on dépliait tous ses plis et villosités [15-17]. C’est là que les sucs digestifs du foie et du pancréas décomposent les aliments en molécules énergétiques [18]. L’intestin grêle possède un programme d’autonettoyage appelé « complexe moteur migrant » (CMM) ou « fée du logis », qui balaie les déchets vers la sortie, et est responsable des gargouillements que l’on perçoit [19, 20].
  • L’Appendice : Il servirait de refuge pour une sélection de « bonnes » bactéries, une « équipe d’urgence » qui peut repeupler le gros intestin après des épisodes de diarrhée [21].
  • Le Gros Intestin : Il serpente autour de l’intestin grêle, prenant environ seize heures pour digérer méticuleusement les restes alimentaires non assimilés, permettant l’absorption de minéraux importants (comme le calcium) et la production de vitamines (K, B12, B1, B2) et d’acides gras énergétiques grâce à la flore intestinale. Il régule également l’équilibre hydrique et salin [22, 23]. Le temps de transit moyen entre l’ingestion et l’élimination est d’une journée, mais peut varier de huit heures à trois jours et demi [24].
  • Le Rectum : Les suppositoires sont efficaces car les vaisseaux sanguins des derniers centimètres du tube digestif rejoignent directement le système circulatoire, contournant le foie qui éliminerait une grande partie de la substance active des médicaments oraux [25, 26].

3. Le Microbiote Intestinal (Flore Intestinale)

  • Le microbiote intestinal est considéré comme un organe à part entière, abritant 99% des micro-organismes du corps humain [27, 28]. Il contient 150 fois plus de gènes qu’un être humain, formant le microbiome [29].
  • La composition du microbiote est influencée par l’alimentation, le stress et les étapes de la vie [30].
  • Il existe différentes familles de bactéries, comme les Bacteroides, efficaces dans l’assimilation des glucides et associées à la consommation de viande et de graisses saturées. Leur présence peut influencer le gain de poids [31-33]. Les Ruminococcus, quant à elles, se nourrissent des parois cellulaires des végétaux [34, 35].
  • Les bactéries intestinales peuvent agir sur l’appétit de leur hôte et récompenser la consommation de certains plats, influençant les fringales et le sentiment de satiété par la production de substances et la stimulation de transmetteurs [36, 37]. Certaines bactéries peuvent aussi produire des substances qui bloquent ou stimulent la fabrication de cholestérol [28].
  • Le livre mentionne également d’autres micro-organismes tels que Toxoplasma gondii (dans l’intestin des chats) [38] et les oxyures (vers) qui adaptent leur comportement à l’humain et sont très répandus [39, 40].

4. Conseils Alimentaires et Bien-être Intestinal

  • Il est recommandé de privilégier les glucides complexes (pain complet) qui se digèrent plus lentement, évitant ainsi un afflux excessif d’insuline et la fatigue qui en découle. Les sucres simples (pain de mie blanc) sont rapidement décomposés [41].
  • Les bonnes graisses, comme l’huile d’olive extra vierge, sont bénéfiques pour le cœur, les vaisseaux, la prévention de l’artériosclérose, du stress cellulaire, de la maladie d’Alzheimer, de certaines maladies oculaires, et peuvent même aider à bloquer la formation de graisse dans les tissus adipeux [42]. Il est conseillé de limiter l’apport lipidique à 30% de l’apport énergétique quotidien [43].
  • L’alimentation moderne manque souvent de fibres et de prébiotiques. Il est suggéré d’augmenter progressivement la consommation de fibres, par exemple avec du plantain des Indes ou des pruneaux, pour aider à la motilité intestinale [44, 45].
  • Le livre déconseille la consommation de substances riches en glutamate (comme le E621), qui peuvent perturber les nerfs de l’estomac [46].
  • Maintenir une bonne hygiène alimentaire inclut de bien chauffer la viande et les œufs, et de stocker les œufs frais en dessous de 10°C pour éviter la prolifération de bactéries comme les salmonelles [47].
  • Il est recommandé de se fier à son corps pour le moment des repas, laissant le temps à la « fée du logis » de nettoyer l’intestin grêle, suggérant des pauses de cinq heures entre les repas [20].
  • Pour faciliter l’évacuation des selles, le livre explique que la position accroupie est plus optimale que la position assise. Pour y parvenir assis, il suffit de surélever les pieds sur un petit tabouret et de se pencher légèrement en avant [48].

En somme, Le Charme discret de l’intestin est un ouvrage qui invite le lecteur à changer sa perception de cet organe souvent tabou, en mettant en lumière son importance capitale pour la santé physique et mentale à travers des explications scientifiques claires, des anecdotes et des conseils pratiques [1, 4, 5, 49, 50].

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