Définition du terme :

Les Pensées Négatives en Psychologie : Définition, Méthodes de Gestion et Références Clés


Les « pensées négatives » en psychologie, souvent désignées plus largement comme des cognitions négatives ou distorsions cognitives, sont des modes de pensée, souvent automatiques et inconscients, qui influencent de manière défavorable la perception, l’humeur, et le comportement d’un individu [1-3]. Elles sont considérées comme des éléments centraux dans l’apparition et le maintien de nombreux troubles psychiques, notamment la dépression et l’anxiété [1, 3].

1. Définition Très Large des Pensées Négatives

Dans une perspective très large, les pensées négatives sont des croyances ou interprétations inadaptées qu’un individu a sur lui-même, son environnement et son avenir [2, 4, 5]. Elles peuvent se manifester sous diverses formes [3] :

  • Les pensées négatives automatiques : Ce sont des pensées qui surgissent spontanément et sont souvent perçues comme incontrôlables en réponse à des événements déplaisants, qu’ils soient externes (échecs, critiques) ou internes (propres raisonnements) [3].
  • Les images négatives automatiques et souvenirs négatifs automatiques [3].
  • Les suppositions négatives : Des prévisions ou des interprétations d’événements futurs systématiquement biaisées vers le négatif, souvent sans fondement réaliste [3].
  • Les schémas généraux négatifs ou schémas cognitifs de danger ou de menace : Ce sont des croyances profondes et générales, souvent acquises précocement, concernant sa propre valeur ou ses capacités personnelles, qui filtrent et orientent la construction des interprétations [1, 3, 6, 7]. Dans la dépression, ces schémas ont tendance à être activés plus facilement et rapidement [3].

Ces cognitions négatives contribuent à la « triade dépressive de Beck », caractérisée par une faible estime personnelle (« je suis nul »), un sentiment d’impuissance généralisé (« le monde est horrible et je n’y peux rien »), et une désespérance quant à l’avenir (« à l’avenir ce sera pire ») [3-5]. Le pessimisme, en particulier, est directement lié à une « vue négative du futur » et peut être associé à un risque suicidaire élevé [5, 8].

Ces « scénarios catastrophes » ou « pensées dramatiques » peuvent augmenter les tensions, les doutes et le mal-être, et si ces altérations du traitement de l’information persistent, elles prédisent un risque élevé de rechutes [1, 6].

2. Principales Méthodes pour les Contenir ou les Diminuer

La gestion des pensées négatives vise à modifier ces schémas de pensée pour réduire la détresse et améliorer le bien-être. Les approches thérapeutiques et les stratégies tirées de vos sources incluent :

  • Psychoéducation : Fournir des informations cliniques sur les mécanismes psycho-physiologiques de l’angoisse, des pensées anticipatoires, et des troubles. Comprendre les mécanismes neurologiques et psychologiques derrière ces pensées aide à mieux accepter et gérer ses propres réactions [1, 9, 10].
  • Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC) : Elles visent à assouplir les mécanismes mentaux sous-jacents qui génèrent ces pensées [1].
    • Restructuration Cognitive : Cette technique centrale de la TCC permet de mettre à distance et de déconstruire les « auto-verbalisations anxieuses » et les pensées de catastrophes. Elle vise à remplacer les pensées rigides et pathogènes par des pensées plus nuancées et moins contraignantes, permettant ainsi de diminuer la souffrance [1, 6, 11].
    • Identification des schémas psychologiques anxiogènes : Les TCC aident à repérer les schémas de vulnérabilité (croyances anciennes et déformées) acquis lors des interactions précoces, qui modèlent la perception du monde, afin de mieux les gérer [1, 6].
  • Thérapie des Schémas (développée par Jeffrey E. Young) : Elle reconnaît que les cognitions négatives restent souvent implicites et sont liées à des émotions et sensations corporelles. Cette thérapie aide à expliciter ces croyances négatives auto-référencées, irrationnelles et actuelles, pour ensuite définir des cognitions positives comme objectifs [2, 12].
  • Thérapie d’Acceptation et d’Engagement (ACT) et Pleine Conscience (Mindfulness) : Plutôt que de chercher à supprimer les pensées douloureuses, ces approches encouragent l’acceptation pacifique des vécus intérieurs. La pleine conscience développe des compétences pour l’observation des pensées, l’ancrage dans le moment présent, et l’acceptation des émotions douloureuses. Des techniques comme le « décrocher », « s’engager », « jeter l’ancre », « centrer l’attention sur une tâche » sont utilisées [13-15]. La thérapie cognitive basée sur la pleine conscience est également un complément efficace pour la prévention des rechutes [16].
  • Techniques d’Exposition Progressive : Utilisées pour réduire la réactivité aux stimuli anxiogènes ou aux pensées obsessionnelles, elles impliquent un contact organisé et graduel avec ce qui provoque la peur, dans le but de s’y habituer [17, 18].
  • Affirmation de Soi (Assertivité) : Améliorer les compétences dans les interactions sociales pour communiquer ses sentiments et besoins de manière claire, ce qui peut désamorcer des situations difficiles et réduire la réactivité émotionnelle et les pensées négatives associées [19].
  • Tenue d’un Journal (Auto-enregistrement) : Noter les situations déclenchantes, les personnes présentes, les ressentis (psychiques et physiques), et surtout les pensées qui accompagnent et entretiennent le stress et l’anxiété. Cela aide à prendre conscience des mécanismes cognitifs et à développer une sensation de maîtrise [20, 21].
  • Thérapie EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) : Vise à retraiter les « informations stockées de manière dysfonctionnelle » (ISD), y compris les sensations corporelles et les affects négatifs, en se concentrant sur les pensées obsessionnelles pour favoriser une résolution adaptative [18, 22].
  • Activités Plaisantes et Gestion du Stress au Quotidien : Bien que plus générales, des actions comme l’activité physique, le sommeil adéquat, l’alimentation, et des activités de loisirs contribuent à un meilleur état psychophysiologique général, réduisant ainsi le terrain propice aux pensées négatives et à l’épuisement émotionnel [3, 11, 23, 24].

3. Bibliographie Limitée aux 20 Auteurs les Plus Importants

Voici une sélection de 20 auteurs importants dont les travaux sont pertinents pour la compréhension et la gestion des pensées négatives, basés sur leur mention et leur contribution dans les sources fournies :

  • Aaron T. Beck [1, 3-5, 25-27]
  • Martin E. P. Seligman [4, 25, 28-32]
  • Jeffrey E. Young [2, 12, 33]
  • Russ Harris [10, 13-15, 17, 34, 35]
  • Christine Mirabel-Sarron [1, 6, 16, 20, 26, 36]
  • Serban Ionescu [4, 37-70]
  • Sigmund Freud [46, 51, 62, 63, 67, 71-107]
  • Carl Gustav Jung [108]
  • Melanie Klein [46, 73, 93, 101, 106]
  • Jean Laplanche & Jean-Bertrand Pontalis [42, 43, 46, 49, 51, 65, 85, 103, 104, 109-112]
  • René Roussillon [113-116]
  • George W. Brown [117-119]
  • Mardi J. Horowitz [120-122]
  • Francine Shapiro [22]
  • Antoine Bioy [74, 123-128]
  • Jonathan Haidt [28, 129]
  • John J. Gross [66]
  • Michel Marie-Cardine [116, 130-138]
  • Louis Crocq [139-144]
  • Pierre Janet [74]