Le cyberharcèlement
En psychologie, le concept de « cyberharcèlement » peut être défini de manière large en combinant les notions de harcèlement et l’impact des technologies numériques, tel qu’abordé dans nos échanges précédents et complété par les sources fournies.
Le harcèlement est traditionnellement décrit comme une poursuite malveillante, préméditée et répétée, visant à imposer à une autre personne des contacts non désirés et toutes sortes de communications infligeant peur et détresse [Précédente conversation]. Ce phénomène, qui peut dans des cas extrêmes aller jusqu’à l’homicide dans 2 % des cas de « stalking », est en essor grâce au développement des nouvelles technologies [Précédente conversation].
Dans le contexte numérique, le cyberharcèlement tire parti des caractéristiques spécifiques d’Internet et des réseaux sociaux :
- Ces plateformes sont de « fabuleux outils facilitant la communication » mais offrent également un certain anonymat, fournissant ainsi des « plateformes aux personnes » pour des usages potentiellement nuisibles [1, 2].
- Il est crucial de « faire très attention à ce que vous écrivez » car tout contenu partagé en ligne ou par e-mail peut « vous retomber dessus par la suite » [3, 4], soulignant la persistance et le potentiel de nuire des communications numériques.
- Des « tactiques d’influence sociale éprouvées » sont appliquées via Internet, notamment sur les réseaux sociaux et les sites d’e-commerce [5], ce qui peut inclure des méthodes de manipulation et de persuasion [5].
- Le phénomène de « l’effet Streisand » illustre comment les tentatives de supprimer des informations négatives sur le web peuvent, paradoxalement, les renforcer et les diffuser davantage [6].
- L’exposition de soi sur Internet, notamment par les adolescents via le concept d' »extimité » où des « fragments de leur intimité physique ou psychique » sont mis sur la toile pour en « éprouver la validité auprès des autres internautes », peut les rendre vulnérables [7-9]. Ces « familles virtuelles » peuvent même sembler plus « réelles » pour certains que leur environnement familial, renforçant le potentiel d’impact de ces interactions [9].
- La psychologie reconnaît l’importance du « langage non verbal » dans la communication [10], ce qui se transpose dans le cyberespace par la manière dont les informations (images, ton implicite du texte, fréquence des « signes de présence » qui poussent à ne pas décrocher) sont perçues [10, 11]. Les « séquences de communication » en ligne définissent également la nature de la relation, y compris une relation de harcèlement, puisque « on ne peut pas ne pas communiquer » [12].
Les conséquences psychologiques de cette exposition et de ces interactions numériques sont significatives :
- L’ère hyper-numérique peut induire une « dissociation globale, une explosion émotionnelle, une hypertrophie narcissique et des tendances addictives » [Précédente conversation], incluant une « addiction communicationnelle asynchrone » liée au désir intense de recevoir des e-mails [8].
- Les réseaux sociaux peuvent à la fois inciter à positiver l’existence et diffuser des informations émotionnellement négatives, ayant un « potentiel dépressogène » [Précédente conversation].
- La présentation de l’information dans les médias peut « orienter le jugement sans que l’individu en soit conscient » [13], ce qui est un élément clé de manipulation.
- Les « mèmes », bien que souvent humoristiques, sont des informations qui se transmettent par « imitation » et peuvent être « sensiblement modifiée à chaque répétition », se partageant d’autant plus facilement si elles « font de l’effet » (peur, indignation) [14].
- La vulnérabilité des individus aux « attaques externes, comme le harcèlement moral », est accrue par la tendance de la psychologie et de la psychiatrie à situer les problèmes « à l’intérieur du patient » [Précédente conversation].
En résumé, le cyberharcèlement en psychologie peut être défini comme une forme de harcèlement caractérisée par des actes de poursuite malveillante, préméditée et répétée, utilisant les outils et plateformes numériques pour imposer des contacts non désirés et des communications anxiogènes. Il s’appuie sur la nature persistante et souvent anonyme de l’environnement digital, l’exposition personnelle volontaire ou involontaire des victimes, et des tactiques d’influence, provoquant ainsi peur, détresse et des altérations psychologiques importantes chez la victime.
Bibliographie minimaliste:
- **Sources tirées des documents fournis qui complètent la définition du cyberharcèlement :**
- [11]: Décrit comment les interfaces sont conçues pour que les « signes de présence » soient fréquents et valorisés, poussant à ne pas « décrocher ».
- [13]: Souligne que la manière de présenter l’information dans les médias peut « orienter le jugement sans qu’il le sache ».
- [7]: Mentionne « L’exposition de soi sur Internet ».
- [14]: Aborde la propagation des « mèmes » et comment les informations qui génèrent des émotions fortes sont davantage partagées, souvent sans vérification.
- [3], [4]: Mettent en garde contre la persistance des écrits en ligne (« Tout ce que vous écrivez ou envoyez par e-mail peut très bien vous retomber dessus par la suite »).
- [1], [2]: Indiquent que l’Internet et les réseaux sociaux offrent des « plateformes aux personnes » et un « accès instantané à l’information » avec un aspect « fâcheux » d’anonymat.
- [5]: Décrit comment les « réseaux sociaux et les sites d’e-commerce se sont emparés des leçons enseignées par la science de la persuasion » et intègrent des « tactiques d’influence sociale éprouvées ».
- [6]: Explique « l’effet Streisand » où les tentatives de supprimer des informations négatives en ligne renforcent le phénomène.
- [12]: Souligne que la nature d’une relation dépend de la « ponctuation des séquences de communication entre les partenaires », y compris dans un contexte où « on ne peut pas ne pas communiquer ».
- [10]: Évoque l’importance du « langage non verbal » et comment « le contenu de nos propos (message verbal) ait moins d’importance que la façon dont on le dit (comportement non verbal) ».
- [8], [9]: Discutent de l' »addiction communicationnelle asynchrone » via email, du besoin de validation à travers l' »extimité » sur les réseaux sociaux, et de la construction de « famille virtuelle » qui peut sembler plus réelle que l’environnement familial.
- **Concepts issus de la conversation précédente (non directement sourcés dans les documents fournis) :**
- La définition du harcèlement comme « poursuite malveillante, préméditée et répétée, visant à imposer à une autre personne des contacts non désirés et toutes sortes de communications infligeant peur et détresse » et son essor grâce aux « nouvelles technologies » [Précédente conversation].
- L’idée que l’ère hyper-numérique peut induire une « dissociation globale, une explosion émotionnelle, une hypertrophie narcissique et des tendances addictives » et que les réseaux sociaux peuvent avoir un « potentiel dépressogène » [Précédente conversation].
- La notion que la psychologie et la psychiatrie, en situant les problèmes « à l’intérieur du patient », peuvent rendre les individus « particulièrement vulnérables aux attaques externes, comme le harcèlement moral » [Précédente conversation].