Définition du terme :
La Procrastination
La procrastination est un comportement courant qui désigne la tendance à remettre systématiquement à plus tard des actions ou des engagements qui devraient être faits immédiatement. Contrairement à la paresse, le procrastinateur n’est pas inactif ; il est même souvent très actif, mais s’engage dans des tâches de substitution pour éviter celle qui lui pose problème. Ce report engendre généralement des sentiments de culpabilité, de stress et une baisse de la confiance en soi.
Pourquoi procrastine-t-on ? Les mécanismes psychologiques
La procrastination est un comportement complexe qui peut être alimenté par divers facteurs :
- Facteurs cognitifs : Elle est souvent liée à des distorsions cognitives, c’est-à-dire des erreurs de pensée qui nous font percevoir une tâche comme insurmontable ou « insupportable ». La tendance à la « pensée paresseuse », formalisée par Herbert Simon, nous pousse à choisir l’option qui demande le moins d’effort mental à court terme, même si elle est plus coûteuse à long terme.
- Facteurs émotionnels : La peur de l’échec, le perfectionnisme excessif, ou l’anxiété face à une tâche importante sont des moteurs puissants de la procrastination. L’évitement de l’émotion désagréable associée à la tâche devient alors la priorité.
- Facteurs comportementaux : La stratégie principale du procrastinateur est l’évitement. Cette fuite, bien qu’elle soulage temporairement, maintient un fardeau mental constant et une sensation désagréable d’encombrement.
- Facteurs inconscients : Certains psychanalystes, comme Serge Vallon, y voient un prolongement des fantasmes de toute-puissance de l’enfance. Freud a également suggéré que laisser une tâche inachevée pouvait être une manière symbolique de repousser l’échéance de la mort.
Techniques pour Vaincre la Procrastination
Surmonter la procrastination implique d’agir à la fois sur l’organisation, les pensées et les émotions :
- Découper les tâches : La méthode la plus efficace est de décomposer une tâche intimidante en une série de très petites étapes, concrètes et facilement réalisables. L’objectif est de rendre la première action si simple qu’il n’y a plus de raison de la repousser.
- Fixer des objectifs clairs : Utiliser des méthodes comme les objectifs SMART (Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste, Temporellement défini) permet de clarifier ce qui doit être fait et d’éviter la dispersion.
- Corriger les pensées : Les Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC) proposent des outils, comme la méthode TIC-TOC de David Burns, pour identifier et contester les pensées automatiques qui nourrissent la procrastination (« je dois faire ça parfaitement », « c’est trop difficile »).
- Agir malgré l’émotion : Une des clés est de se persuader qu’être en action donne de l’énergie, tandis que l’inaction et la rumination en consomment. Il s’agit d’accepter l’inconfort initial du démarrage pour atteindre la satisfaction de la tâche accomplie.
- Renforcer ses ressources : Une bonne hygiène de vie (sommeil, alimentation), la pratique de la pleine conscience pour mieux gérer l’impulsivité, et le développement de l’autocompassion pour briser le cycle de la culpabilité sont des soutiens fondamentaux.